Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, j’inaugure une nouvelle série d’articles qui s’intitulera : Reconnaître les images chrétiennes. Loin de moi de faire du prosélytisme, je souhaiterai a travers ces articles vous donner les clés afin de comprendre voire d’interpréter les images que vous pourriez voir lorsque vous visitez une église ou un monument religieux chrétien.

Lorsque l’on admire une gravure, les sculptures d’un tympan, un vitrail, une mosaïque ou encore des peintures murales, pour ma part, il est important de savoir de qui ou de quoi ça parle. L’un des personnages les plus importants de la chrétienté est bien évidemment Jésus. Il a été au centre de cette religion depuis le début avec l’Annonciation et le sera (si l’on croit en Dieu) à l’Apocalypse lors du Jugement Dernier.

Au tout début de l’Art chrétien (voir mon article sur l’Art Paléochrétien dans les catacombes), les premières représentation de Jésus n’étaient que figuratives. C’est-à-dire qu’il n’était pas anthropomorphe. On pouvait retrouver Jésus sous plusieurs formes, mais j’en ai sélectionné que trois pour cet article : l’agneau, le poisson, et le chrisme.

L’agneau a une symbolique très forte. L’agneau naissant au printemps est synonyme de renouveau, et d’innocence. Très tôt il est associé à Jésus qui va se sacrifier pour éponger les pêchers des Hommes. Dans la liturgie Saint Jean Baptiste aussi appelé Saint Jean le Baptiste dit « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » (Jean, 1, 29). Jésus est ainsi associé à la rédemption et au pardon. De plus, dans l’ancien testament, l’agneau est assimilé au peuple de Dieu, ainsi tous les chrétiens seraient des agneaux, que Dieu, en tant que berger se doit de diriger dans la bonne direction.

Tympan nord de la Cathédrale Saint-Étienne de Cahors
Tympan nord de la Cathédrale Saint-Étienne de Cahors

La symbolique du poisson est moins associée aux faits qu’à sa signification. Le mot poisson en grec s’écrit IKHTUS et si on décompose ce mot I-KH-T-U-S ceci peut être interprété comme Iêsus KHristos Théou Uios Sôter, ce qui signifie Jésus-Christ, fils du Dieu sauveur. Donc lorsque l’on croise un poisson peint au mur dans une catacombe, cette représentation ne désigne pas un pêcheur de poisson mais un pêcheur par ses actions qui a demandé pardon a dieu pour ses pêchers sur son lit de mort.

Ensuite le chrisme a lui aussi son importance car on le retrouve encore dans les église et sur bon nombre de représentations. Le chrisme est composé de deux lettres grecques : X (chi, lire qui) et P (rhô) qui sont les deux premières lettre du nom Christ en grec : Χριστός lire Christos. Ces deux lettres sont apposées l’une sur l’autre. Très souvent, pour ne pas dire tout le temps, ces deux lettres sont accompagnées de deux autres : α (alpha) et ω (oméga) qui sont respectivement la première et la dernière lettre de l’alphabet grec et qui signifient le début et le commencement. Pour interpréter le monogramme il faut lire que Jésus a été au commencement du monde et sera aussi présent à la fin des temps (Apocalypse).

Christ Hellénistique du Ve siècle, conservé au musée d'art sacré du Gard
Christ Hellénistique du Ve siècle, conservé au musée d’art sacré du Gard

Ce sont donc trois symboles très importants pour l’art des premiers temps de la chrétienté.

Puis au fil des siècle, on se mit non plus symboliser le Christ mais à le figurer. L’une des premières représentations du christ qui nous est parvenue se situe sur le site archéologique de Doura Europos en Syrie. Sur les murs d’une maison particulière transformée en lieu de culte sous les persécutions chrétiennes par les romains, les archéologues on retrouvé deux figurations du Christ : Jésus guérissant le paralytique et Jésus marchant sur les eaux. Dans ces deux représentations, le Christ semble jeune, imberbe et sans auréole. Cette peinture murale date de l’an 232.

À partir de la légalisation de la religion chrétienne (c.f. L’Édit de Constantin) il n’était plus question de se cacher pour pratiquer cette religion, de ce fait on se mit à figurer le christ. Au tout début on se mit à le représenter plutôt jeune et imberbe pour le différencier des philosophes grecs. Cette représentation semble similaire à la peinture murale citée précédemment mais à un détail près : ce christ en bas relief est auréolé d’un nimbe crucifère. C’est-à-dire que dans son auréole sont inscrits les bras transverses et supérieurs de la croix. C’est à partir de ce moment-là de l’histoire que pratiquement toutes les représentations du christ se verront pourvues du nimbe crucifère. Ce sera l’un des attributs particuliers du christ puisqu’il n’appartient qu’à lui.

Maintenant quand vous irez dans un lieu de culte chrétien, que vous verrez soit une fresque, une peinture murale, une sculpture vous pourrez désigner sans aucune hésitation celui qui est le fils de Dieu parmi les Hommes.

Historiquement vôtre,

Lauriane.