Bonjour à toutes et bonjour à tous,
Le saviez-vous la Renaissance n’est pas propre à la Renaissance Italienne. En effet, au cours du Moyen-Âge (comme on l’entend aujourd’hui et dont les dates sont approximativement la fin de l’Empire Romain en 475 de notre ère et la découvertes des Amériques en 1492 par C. Colomb) il y a eu approximativement trois renaissances. On commence aujourd’hui par la première : la renaissance carolingienne.
La Renaissance Carolingienne tout comme celle qui prendra place en Italie au XIVe siècle, est un avivement de l’esprit antique gréco-romain. Elle a été initié en Gaule par Pépin le Bref (dates de règne :751-768) dans un premier temps assez timide, puis a décollé sous l’impulsion de Charlemagne (dates de règne : 768-814). Les conquêtes de Charlemagne rendaient possible l’idée d’un grand empire occidental unifié comme l’était il y a quelques siècle l’Empire Romain. Enfin cette renaissance prit son véritable essor sous Louis le Pieux (dates de règne : 814-840) et ses fils mais à la mort de Charles le Chauve (dates de règne : 840-877) elle disparu aussi vite qu’elle était apparue. Durant à peu près un siècle, cette renaissance fut l’occasion de voir une série de réformes aussi bien religieuse que dans les domaines de la langue, de l’écriture, du droit et de la vie quotidienne.

Grâce aux conquêtes de Pépin III et de Charlemagne, le royaume carolingien a atteint une surface jamais égalée depuis la chute de l’empire romain. Il s’étend depuis le sud des Pyrénées jusqu’à l’actuel Danemark et de l’océan Atlantique au sud de Rome et au Danube. Ce territoire éminemment grand laisse envisager à l’empereur la résurrection de l’empire romain puisque le royaume carolingien était devenu une grande puissance occidentale. Grâce aux liens puissants que le royaume carolingien entretient avec la Rome papale, les empereurs carolingiens arrivent à obtenir la destitution des mérovingiens prouvant ainsi leur légitimité sur le trône avec comme cerise sur le gâteau le sacrement de Charlemagne en 800 de notre ère.
Grâce aux richesses accumulées lors des conquêtes, Charlemagne entreprit différentes réformes afin de tendre vers son idéal : l’empire romain. Le but de Charlemagne au travers toutes ces réformes était de tendre vers un universalisme, une unité au travers de son royaume aussi bien dans le domaine de la politique, de l’enseignement que de la culture. Il réorganisa tout d’abord les institutions politiques avec notamment la rédaction de ses décisions et leur diffusion écrite au travers de tout l’empire.
Il révolutionna l’enseignement (qui ne connaît pas la chanson Sacré Charlemagne !) : tout d’abord il décida de rejeter l’onciale (écriture courante depuis l’empire romain) au profit de la caroline dans les scriptoria (scriptorium au singulier, lieu de reproduction des manuscrits), il inséra la ponctuation comme le point d’interrogation et les abréviations. Dans les scriptoria, la reproduction d’ouvrages prend un nouvel essor avec des commandes luxueuses : enluminures qui prennent parfois toute la page, écriture à l’encre d’or et les ais (couverture) étaient parfois recouverts d’or ou d’ivoire.
Pour en savoir plus sur les livres et la production manuscrite initié par l’empire carolingien, je vous encourage à aller jeter un petit coup d’œil sur cette page réalisée par la BNF : http://expositions.bnf.fr/carolingiens/arret/04.htm
Concernant l’enseignement, on y étudiait le latin sous forme de lecture d’abord puis d’écriture, on lit aussi bien des textes religieux que des textes antiques (Virgile ou Horace par exemple), on y apprend la rhétorique, la grammaire ou encore le calcul. Contrairement à ce que l’on peut penser ce n’est pas Charlemagne qui a inventé l’école, il l’a tout simplement remise au goût du jour avec l’étude des textes aussi bien contemporains qu’antiques.
De plus, grâce au mécénat de l’empire,la Renaissance Carolingienne permet l’établissement de nouveaux centres religieux au travers de tout le royaume. Certains disent que l’influence de ce renouveau n’est limité qu’aux commandes de l’empereur, mais cela est plutôt faux. En témoigne l’établissement de l’abbaye Saint-Sauveur à Figeac (non loin de Cahors).
En 830 de notre ère, Pépin 1er d’Aquitaine fonde l’Abbaye de Figeac sous autorité de Sainte-Foy de Conques sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Cet édifice s’inscrit parfaitement dans l’idée de la Renaissance Carolingienne qui cherche dans une architecture renouvelée une rupture avec les édifices trapus de l’époque mérovingienne : on retrouve le plan de la basilique romaine avec un besoin d’espace toujours croissant pour, notamment dans le cas des abbayes comme Figeac, accueillir les moines qui participent à la vie religieuse de l’abbaye. Ces fondations d’abbayes sont importants à cette époque puisqu’elles participent en tant que foyer culturel à la création et à la diffusion de ce courant.
Malheureusement, à la fin du IXe siècle, la perte du soutient financier de l’empire et les invasion normandes vont mettre à mal cette Renaissance Carolingienne. Cette dernière a rayonné pendant presque un siècle en Europe et s’est éteinte. Cependant, cette période ne s’est pas tue à jamais car elle fut les racines d’un nouvel art qui envahirait l’Europe entière, je veux parler de l’Art Roman qui s’inspire totalement de cette renaissance notamment pour l’architecture.
Historiquement vôtre,
Lauriane.